Hanoukka : la fête de la dédicace

Hanoukka : la fête de la dédicace
par Antoinette Bremond

« On célébrait à Jérusalem la fête de la Dédicace, c’était l’hiver. » nous rapporte l’évangile de Jean. Cette fête juive commémore la victoire de Judas Maccabées sur Antiochus IV Epiphane et la purification du Temple en 164 avant notre ère. Episode raconté dans le premier livre des Maccabées au chapitre 4, versets 36 à 69 : « Après la purification du Temple, Judas, ses frères et toute l’assemblée décidèrent que les jours de la dédicace de l’autel seraient célébrés en leur temps, chaque année, pendant 8 jours, à partir du 25 kislev avec joie et gaieté. »

A ce récit, la tradition a ajouté le miracle de la fiole d’huile. Pour allumer le chandelier du Temple, il fallait une huile spéciale dont la préparation prenait 8 jours. Or, il ne restait dans le temple profané par les Grecs qu’une petite fiole d’huile pour un seul jour. Cette petite quantité d’huile a pourtant permis d’allumer le chandelier pendant 8 jours. Pour rappeler ce miracle, des chandeliers à 9 branches (Hanoukkia) sont allumés pendant ces 8 jours comme signe de joie et de reconnaissance.

Le 7 décembre, à 16h, j’entre chez Myriam, une vieille amie du quartier. Elle est assise à table, bien habillée, attendant sa fille qui viendra la chercher pour la fête. Je regarde dans sa cuisine. Au bord de la fenêtre, un chandelier à 9 branches est prêt avec, à côté, la bouteille d’huile d’olive et le livre de prières. Dans une heure, elle remplira d’huile le premier godet et le neuvième, allumera les mèches et dira la prière de Hanoukka, prière d’actions de grâce. Elle ne quittera sa maison pour aller manger et fêter chez sa fille qu’après l’allumage.

Même si, à Jérusalem, de grands chandeliers sont dressés sur les places, devant certaines synagogues, dans tel parc public ou dans les marchés et allumés soir après soir, Hanoukka est avant tout une fête de famille. Chaque soir, et pendant 8 jours, le père de famille, utilisant la 9ème bougie, allume la Hanoukkia, une bougie de plus chaque jour. On mange des beignets bien huileux, on donne des cadeaux aux enfants, on fait tourner des toupies en chantant : « Un grand miracle a eu lieu ici. » Dans les quartiers religieux en particulier, les fenêtres scintillent de ces petites lumières : chaque jour une flamme de plus. Chez les Sépharades, le chandelier s’allume à l’intérieur de la maison près de la fenêtre bien visible. Chez certains Achkénaz, une boite en verre est installée devant la maison, avec le chandelier à l’intérieur. Souvent chaque enfant allume sa propre Hanoukkia.
Oui, la fête de Hanoukka, la fête des lumières, fête des miracles et des merveilles de Dieu pour son peuple, du temps des Maccabées et jusqu’à nos jours.