Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les amoureux du Judaisme et d'Israël
Archives
21 mai 2010

Hanouka

Présentation de la fête de Hanouka

1. Le nom

Le mot Hanouka vient de la racine HNK qui signifie « dédier » ou « consacrer » une maison (Dt 20,5), le Temple (1R 8,63 ; Ps 30,1), l’autel (Nb 7,10-11) ou les remparts de Jérusalem (Ne 12,27).

2. Origine

La fête de Hanouka est une fête d’institution rabbinique et n’est donc pas chômée. Elle commémore la purification et la nouvelle dédicace de l’autel du Temple de Jérusalem, après sa profanation par les grecs, à l’époque des Maccabées. Cette fête fut donc instaurée vers 165 av. J.-C. En effet les syriens engagèrent une politique d’hellénisation forcée sur les populations qui leur étaient soumises, et notamment en Erets Israel. Le roi de Syrie, Antiochus Epiphane n’hésita pas à faire offrir des sacrifices aux dieux païens sur l’autel du Temple. Une résistance se constitua autour des Maccabées, et après trois ans de combats, sous la direction de Judas Maccabées, Jérusalem fut reconquise. Le récit de la dédicace du Temple nous est rapporté en 1 M 4,36-59 ainsi qu’en 2 M 10,1-8.

Selon la tradition juive (TB Shabat 21b), durant la purification du Temple, un miracle eut lieu : la quantité d’huile d’une journée brûla durant huit jours ! C’est la raison pour laquelle la fête dure huit jours. Mais le 2ème livre des Maccabées explique différemment la durée de Hanouka et la présente comme la « fête des Tentes du mois de Kislev » (2 M 1,9 et 2 M 10,1-8) . Les juifs n’ayant pu célébrer Soukkot durant les combats réparèrent cette omission dès que le Temple fut redédicacé.
La fête de Hanouka est donc célébrée durant 8 jours, du 25 Kislev au 2 Tevet. Elle porte aussi un autre nom : la fête des lumières (‘hag ha-ourim).

Voici le texte du Talmud : "Qu’est-ce que Hanouka ? Nos maîtres ont enseigné : le 25 Kislev on compte huit jours pour la fête de Hanouka... Lorsque les Grecs pénétrèrent dans le Temple, ils rendirent impures toutes les huiles qui devaient alimenter le Candélabre. Dès que la souveraineté des Asmonéens se raffermit et qu’ils vainquirent les grecs (ils pénétrèrent dans le Temple) et cherchèrent (l’huile) : mais ils ne trouvèrent qu’une seule fiole d’huile marquée du sceau du Grand Prêtre. Cette fiole ne contenait que la quantité suffisante pour allumer le Candélabre pendant un jour. Un miracle se produisit et ils purent utiliser la fiole pendant huit jours [le temps nécessaire pour en refaire]. L’année suivante, ils fixèrent ces jours en fêtes, en prières de louange et de reconnaissance." (Talmud Babylone Shabbat 21b)

3. La Hanoukia

L’élément le plus significatif de la fête de Hanouka est l’allumage de la Hanoukia. La Hanoukia est la lampe utilisée lors de la fête de Hanouka et qui comporte huit branches, plus une : la lumière supplémentaire est le shamash et elle sert à allumer les autres. L’allumage se fait dans chaque foyer, et aussi à la synagogue. On allume dans le but de rendre publique le miracle (TB Shabat 23b). Ainsi la Hanoukia est posée à l’intérieur près d’une fenêtre de manière à être visible de l’extérieur. L’allumage se fait à la tombée de la nuit, sauf le vendredi soir où les lumières de Hanouka doivent être allumées avant celles du Shabbat (soit 1/2 h avant le coucher du soleil). On ne doit pas se servir de ces lumières pour un usage profane (pour lire ou accomplir n’importe quel ouvrage, ni même pour étudier la Torah).

4. Les bénédictions autour de l’allumage

Une bénédiction précède l’allumage :
« Béni sois-tu, Seigneur, notre Dieu, Roi de l’univers, qui nous as sanctifiés par tes commandements et nous as ordonné d’allumer les lampes de Hanouka. Béni sois-tu, Seigneur, notre Dieu, Roi de l’univers, qui as fait autrefois des miracles en faveur de nos ancêtres, à pareille époque. »
Le premier soir on rajoute une deuxième bénédiction : « Béni sois-tu, Seigneur, notre Dieu, Roi de l’univers, qui nous as fait la grâce d’atteindre cette fête. »

Enfin une autre bénédiction est récitée après l’allumage : « Seigneur, nous allumons ces lampes pendant les huit jours de Hanouka, en commémoration des miracles que tu as faits en faveur de nos ancêtres et des victoires que tu as fait remporter à tes saints prêtres. Ces lumières sont sacrées, elles ne doivent servir à aucun usage profane ; leur vue nous rappelle tes miracles, ton secours, et éveille dans notre cœur des sentiments de reconnaissance pour les grâces dont tu nous as comblés. »

5. L’allumage

On allume les bougies avec le shamash. Le premier soir de Hanouka, une seule bougie est allumée. Le lendemain, ce sont deux bougies qui sont allumées, jusqu’au huitième jour où l’on allume les huit bougies. Selon la coutume, le premier jour on allume la bougie de droite, le deuxième jour la bougie qui est à gauche de la première, puis la première, de sorte que l’opération se fasse de gauche à droite. On donne ainsi chaque soir la priorité à la lumière nouvelle, car elle symbolise le prolongement du miracle de la nuit précédente.
Les ashkénazes chantent le chant Maoz tsour chez eux, ainsi qu’à la synagogue, tandis que les Séfarades lisent le Psaume 30.

6. Ajouts dans la liturgie

A la synagogue, il y a une petite insertion dans la ‘amidah. Après la ‘Amidah, on récite chaque jour le hallel (Ps 113-118) et on lit une partie de Nb 7 qui raconte l’inauguration du Tabernacle dans le désert.

7. Autres coutumes

Les enfants reçoivent à cette occasion des cadeaux. Il y a un jouet typique de Hanouka : c’est la toupie (sevivon). Cette toupie n’est pas n’importe comment : elle comporte quatre faces avec les lettres noun, gimel, héh, shin, qui sont les initiales de l’expression nes gadol hayah sham : « il y eut là un grand miracle ». On fait tourner la toupie, et en s’arrêtant, la lettre qui apparaît indique si on a gagné ou perdu.
Il y a aussi quelques mets particuliers pour cette fête : probablement en lien avec le miracle de l’huile, il est d’usage de manger des beignets de pomme de terre (latkes en yiddish) et des beignets fourrés à la confiture (soufganiyot en hébreu).

8. Sens de la fête

En Israël, cette fête permet d’exalter le courage national et les exploits des guerriers. En diaspora, elle est devenue aussi un substitut de la fête de Noël, là où les enfants juifs vivent dans un environnement chrétien. Selon Marc-Alain Ouaknin, « Il est intéressant de noter que toutes les sources de l’histoire de Hanouka sont en grec. Ainsi la mémoire juive est-elle transmise par une autre langue que l’hébreu, à travers un autre espace culturel. C’est peut-être là aussi un des enseignements de Hanouka. La lumière n’est possible qu’à travers le dialogue entre les cultures et non pas dans le rejet, comme pourrait le laisser penser l’histoire lue avec candeur et naïveté. Les lumières de Hanouka sont comme des mains de lumières tendues pour le dialogue et la paix. » (M.-A. Ouaknin, Symboles du Judaïsme, éd. Assouline, p. 79).

Source : Ziv, bulletin de la commission judaïsme de la Cté des Béatitudes.

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
Les amoureux du Judaisme et d'Israël
Publicité