Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les amoureux du Judaisme et d'Israël
Archives
21 mai 2010

Gershom de Metz

Un des maîtres majeurs du judaïsme allemand médiéval. Né probablement à Metz mais ayant vécu surtout à Mayence, Rabbénu Gershom ben Juda fut le disciple de Juda ben Meir ha Cohen Léontin. Il eut pour élèves Eliézer le Grand, Jacob ben Yaqar et Isaac ben Juda. Selon une tradition, son fils aurait été converti au christianisme sous la contrainte lors de l'expulsion des Juifs de Mayence par Henri II en 1012.

L'influence de Gershom de Metz sur ses contemporains et sur ses successeurs (dont Rashi) lui valut le titre de Me'ōr ha-Gōlā, Lumière de l'Exil. Les ordonnances qu'on lui attribue déterminèrent, pour une large part, les structures du judaïsme ashkénaze. Ces ordonnances, ou taqqānōt, interdisent sous peine de ḥ'erem (excommunication) la bigamie (que la loi mosaïque ne prohibe point), la répudiation d'une épouse contre sa volonté, la lecture de lettres privées destinées à des tiers, le rappel de sa défaillance à un apostat repentant, la modification d'un texte talmudique. Une taqqana attribue encore à R. Gershom le ḥ'erem ha Yīsūb, c'est-à-dire le droit que possède une communauté d'autoriser ou non un Juif étranger à s'installer chez elle.

Les décisions de R. Gershom furent admises par les communautés françaises et allemandes du Moyen Âge. Le grand sanhédrin, convoqué à Paris par Napoléon Ier en 1807, se réfère explicitement à Gershom comme ayant fait interdire la polygamie par un synode rabbinique : « Le synode convoqué à Worms en l'an 4790 de la Création (1030), et présidé par le rabbin Guerson, avait prononcé anathème contre tout israélite de leur pays qui épouserait plus d'une femme » (Décisions doctrinales du grand sanhédrin, Paris, 1812). Les décisions de Gershom se fondent davantage sur la Bible et le Talmud que sur celles des geonim.

L'œuvre de Gershom comprend également des commentaires du Talmud, notamment des traités intitulés Baba Batra et Ta‘anit, ainsi que de Qodašim (Zebaḥim excepté), bien que leur rédaction soit attribuée à ses disciples. Il donna aussi des transcriptions, réputées exemplaires, de la Mišna et de la Massora Gedola de la Bible, et composa des poèmes synagogaux ou piyyutim et des seliḥōt ou élégies exprimant la détresse d'Israël persécuté et sa foi absolue dans la rédemption finale.

Gershom est regardé comme la première autorité rabbinique de l'Occident médiéval.

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
Les amoureux du Judaisme et d'Israël
Publicité